Des refuges perdus au milieu des montagnes, des abris pour se reposer, bien au chaud, bien au sec avant de repartir. Des refuges comme une matrice protectrice au milieu de la nature, des refuges un peu comme des iles. Collages sur ancien livre d’écolier pour apprendre à lire et écrire.
Les pêcheurs ne veulent pas que ça se sache, Au fond des boites de sardines, des iles se cachent.
Les sardines en boîte on un côté mystérieux, peut-être un souvenir d’enfance, ces écailles argentées, ce petit lieu clos, confiné. A oui confiné, c’est peut-être bien la où réside le mystère, leur confinement. Fréres confinés qui après nous vivrez… non Francois Villon n’est pas là, mais en y regardant de plus près, la boite vide peut cacher quelques secrets.
5 boites de sardines, apprêt, crochet et fond, peinture, encre. 11x8x2 cm
Les titres sont arrivés dans mes peintures très rapidement. J’étais encore étudiant aux Beaux Arts à Paris et j’avais une amie Allemande Anna avec laquelle je partageais un grand pour Paul Klee. Il y avait dans les années 70 2 galeries parisiennes disparue aujourd’hui, qui possédaient de belles collections d’oeuvres du peintre. Nous passions de longs moments à les étudier et mon amie me traduisait de l’allemand au français les titre des oeuvres avec bien des difficultés liées aux doubles sens. C’était des moments délicieux partagés entre le charme de ma traductrice et le parcours de cette œuvre fascinante.
C’est à ce moment que débutât mon intérêt pour une narration poétique picturale. Les titres devinrent rapidement une partie intégrante de mon œuvre. Le moindre dessin ou croquis avait son titre. Mais pas un titre descriptif au premier degrè, mais un titre venant compléter le mystère de l’œuvre. Un titre pour nommer un espace vivant.
Au départ il y a une exposition avec mon amie DELPHINE GOSSERIES. Initialement prévue à l’AUDITORIUM DE SEYNOD (Annecy) fin mars, un virus coquin est venu tout chambouler, l’exposition a été annulée. Voici une série de peintures que vous auriez du découvrir physiquement .
Réunis autour d’une fascination commune pour les méduses, nous avons chacun créé une série d’œuvres.
> le site de Delphine Gosseries
Par ces moments de troubles, il m’est parue important de faire une mise au point sur une partie importante de ma production, les échelles. Il était temps de répondre à vos interrogations somme toute légitime sur ces étranges objets. Tout comme moi vous avez vu fleurir ça et la des échelles dans des œuvres d’art. Bon nombre de ces échelles ne répondent en aucun cas aux critères symboliques qui définissent une échelle, elles sont ce que les anglophones rassemblent sur la dénomination des « fake ladders ». Précisons bien sur qu’il s’agit d’échelles artistiques, nous laisserons de côté les échelles utiles.
La taille d’une échelle importe peu du moment qu’elle est pourvue de ses 9 barreaux. Rappelons qu’un échelle est une expérience dont l’existence est liée à un cycle. Un cycle de 8 étapes serait incomplet alors qu’à partir de 10 un nouveau cycle serait entamé.
Une échelle se doit d’être fragile, ni droite ou régulière, la symétrie nous dit-on engendre la monotonie. Au premier regard le spectateur doit être dissuadé de tenter la moindre escalade avec ce type d’échelle.
Peinture murale, école de Doussard, Haute Savoie - Tout commence avec une école vide, très vide. C’est triste une école sans enfants. Profitant de cette période de confinement, Laurent Clair le directeur de l’école me propose de réaliser une peinture pour le retour des enfants. Les enfants ayant travaillés avec la musicienne Amandine autour de la chanson « un sourire » des Enfantastiques, le thème du sourire nous séduit. Ce sera donc « L’arbre à sourire ». Nous proposons aux enfants de nous envoyer des dessins d’un personnage souriant. Les dessins des enfants deviendront en suite les feuilles de l’arbre;
La chanson un sourire : https://youtu.be/oaqyuNmWo4M
> Vidéo de l’arbre à sourire première étape.
> vidéo de l’arbre à sourires, les feuilles.
L’ARBRE À SOURIRES Laurence Zegard - Ce matin, j’avais un message, un message tout en couleur, en espoir et en générosité. Un Arbre à sourires, quelle curieuse idée me direz-vous ! Curieuse non mais magique oui ! Il y a quelques années, j’ai croisé la route d’un artiste peintre. De sa palette émergeait des univers tous plus improbables de bienveillance et de rêverie. Une rêverie qui, aujourd’hui, a posé son vol dans arbre. Un arbre quoi de plus simple, de plus enfantin de plus… Détrompez-vous son arbre à lui n’est pas l’hôte d’aiguilles ou de feuilles, non, son arbre voit s’accrocher des sourires ! Des sourires d’hommes, de femmes, d’enfants qui affichent des frimousses bienveillantes, apaisantes. Pas de rictus malsains, juste la banane, la super banane ! Ça fait un bien fou ! Ronds, longs, anguleux, ovales, bons enfants, rêveurs, pensifs, rieurs, songeurs, absents, absorbés, distraits, sérieux, contemplateurs, étourdis, enjoués, timides, que sais –je encore, ces visages sont autant de petites bulles qui vous invitent à venir se joindre à elles ! Pas une seconde d’hésitation, je délaisse mon quotidien pour m’offrir cette parenthèse d’évasion ! Allez, laissez-vous tenter ! accrochez, vous aussi votre sourire à l’arbre de votre vie !
Je possède un trésor inestimable qui s’enrichit au hasard de rencontres. On attribut à Picasso la phrase “Je ne cherche pas, je trouve”, il serait possible de l’appliquer à mon trésor. Composé de vieux papiers de toutes origines, les plus anciens sont des parchemins du 17 eme siècle, sa seule contrainte est la boite en bois qui leur sert d’écrin. Minutes d’actes notariés (copies d’archives manuscrites), vieux journaux, lettre ou comptes, courriers, cartes, papier de sachets de thé, papier carbone, emprunt Russes… La semaine dernière une visiteuse m’a donné des vieux journaux genevois du début du 20 eme siècle. Tous ces vieux papiers attendent patiemment de se transformer en collage et de découvrir une nouvelle vie. Ce que je recherche dans ces anciens documents c’est qu’ils ont eu une histoire, le temps qui passe les a marqué, usé, jaunis. Ils ont eu un sens fort à un moment qui a aujourd’hui disparu. Certains ont eu des fonctions banales, d’autres plus importantes, voir tragiques. Je les déchire pour leur donner une nouvelle vie. Ils vont me raconter une histoire, leur nouvelle histoire.La déchirure est importante, c’est elle qui va me dicter la forme en un certain jeux de hasard avec lequel je vais devoir composer. Bien que je pratique cette technique depuis bientôt quarante années, jc’est toujours une surprise, une aventure, un mystère lorsque l’image apparait.
Tout ce qui nous entoure est vivant, les arbres, les maisons, les montagnes, même les peintures, il suffit simplement de leur parler ou de les écouter. Pour moi la peinture c’est la vie, mes peintures sont des rêves éveillés tout ce qui les compose est donc considèré comme vivant, que ce soit, un personnage ou même un paysage. J’ai par exemple beaucoup de mal avec une peinture que l’on entrepose à l’envers. Lorsque je les transporte pour une exposition, je leur explique. A vrai dire je leur parle…
Cela étant, je n’ai pas d’attachement avec mes peintures, lorsqu’elle quittent l’atelier, je n’ai aucune tristesse, elle vont vivre leur vie, elles sont faites pour vivre dans les regards des autres et non pour être empilées dans une réserve. De la même façon dont elles ont besoin d’un titre pour exister, elles doivent sortir et aller à la rencontre du monde.
Je suis assez productif et j’ai vu naître plusieurs milliers de peintures, il m’arrive parfois de revoir une œuvre que j’ai créé il y a plusieurs dizaines d’années , une magie s’opère et je suis immédiatement plongé dans l’atmosphère dans lequel je me trouvais lorsque le l’ai peinte. C’est certainement la magie de la peinture !
Les 10x15 des feuilles de sachets de thé Il y a de cela quelques années, lors d’un vernissage, on me présenta une artiste, dialogue classique - Salut, tu fais quoi ? - Je travaille avec des sachets de thé … et puis .. elle disparue absorbée par la foule du vernissage et des amis qu’elle retrouvais. Je la vis disparaitre sans en savoir plus. Le lendemain matin en buvant mon thé, dubitatif, je regardais mon sachet de thé pensant à ma brève rencontre de la veille.
